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Editorial La Presse

 

La séance inaugurale de l’Assemblée des représentants du peuple a été entachée par l’interdiction d’accès des médias privés, internationaux et même de quelques médias publics, à l’instar de La Presse et Assahafa. On ne sait pas encore les raisons qui ont motivé cette décision mais elle a provoqué une nouvelle crise entre les journalistes et cette institution à la reprise de ses travaux. Décriée aussitôt par la nouvelle équipe des députés ainsi que par les structures professionnelles, l’Assemblée des représentants du peuple est appelée à revoir sa stratégie de communication et à faciliter le travail des journalistes, au lieu de l’entraver. Elle dénote un amateurisme  inédit et véhicule un message de repli et d’exclusion. Il est ahurissant de voir les efforts déployés durant des années pour former des journalistes parlementaires annihilés, en les empêchant d’assister à la séance inaugurale.

En effet, les journalistes ne sont que des messagers de la liberté et représentent l’un des piliers de la démocratie. Mais de quoi les nouveaux élus ont-ils peur ? De révéler au public les coulisses d’un hémicycle qui nous rappelle la défunte Assemblée dissoute qui a souvent  pris l’allure d’un grand chapiteau, voire une arène de gladiateurs où les factions politiques croisaient le fer ?

Certes, certains contenus médiatiques gênants ponctués de satire et de sarcasmes et certaines images étaient choquants mais ils n’ont jamais été une production fictive qui puise dans l’imaginaire de leurs auteurs mais une restitution d’une actualité parlementaire sinistre que des bataillons de modérateurs javélisent à travers les réseaux sociaux. Au grand dam des Tunisiens, au lieu de se concentrer sur les travaux de cette séance inaugurale, déjà diabolisé par les détracteurs du processus du 25 juillet, elle leur a servi de prétexte pour revenir à la charge en utilisant cet incident comme exemple d’un retour aux méthodes de restrictions de la liberté de la presse. En effet, l’échec de la communication de l’ARP est synonyme de l’échec de l’action d’une nouvelle équipe parlementaire qui doit déjà se battre dans un combat de reconnaissance et de légitimité dans lequel les forces de l’opposition qui en ont boycotté les travaux affûtent déjà leurs armes.

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